Comment les travailleurs migrants qui envoient de l'argent tous les mois à leurs familles à l'étranger pourraient cesser de se faire taxer de 5 à 15% de frais financiers ? C'est un Objectif de développement durable (le 10.c) que nous souhaitons adresser à travers ce programme. Envie d'en savoir plus ?

Contexte

Les envois de fonds transfrontaliers (remittances en anglais) sont un enjeu de développement durable de premier plan. En effet, le montant de celles-ci représente 589 milliards de dollars en 2021 selon la Banque Mondiale. Ce montant correspond à plus du triple de l’Aide Publique au Développement, qui s’est élevé à 179 milliards de dollars la même année selon l’OCDE. 

La France est au cœur de ce phénomène, puisqu’elle est le premier pays européen en termes d’envois de fonds transfrontaliers. En 2019, selon Eurostats, ce sont 11,8 milliards d’euros qui ont été envoyés depuis la France vers l’étranger, dont 9,3 milliards vers des pays hors de l’Union Européenne. 

Hors, ces envois de fonds passent par des intermédiaires onéreux. En effet, d’après la Banque Mondiale, les commissions sur les envois de fonds à l’étranger représentent en moyenne 6.01% du montant envoyé. Nous sommes très loin d’atteindre la cible C de l’Objectif 10 de Développement Durable, qui prévoit que d’ici à 2030, les frais sur les envois de fonds soient inférieurs à 3% et que les canaux d’envois supérieurs à 5% disparaissent. 

Les crypto-monnaies sont largement utilisées dans ce sens en Afrique, en Amérique du Sud, en Inde et en Asie du Sud Est. En effet, la nature pair-à-pair des crypto-monnaies permet d’envoyer des fonds depuis un portefeuille électronique (ou wallet), téléchargé sur un téléphone portable, vers un autre portefeuille électronique, téléchargé sur un autre téléphone portable, sans intermédiaire. 

D’après l’OCDE, une transaction effectuée sur Bitcoin coûtera en moyenne 50 centimes, et sera effectuée en moins d’une heure. Avec le système d’envoi de fonds traditionnel, les frais s’élèvent entre 20 et 60 dollars, pour une transaction qui mettra de 5 à 7 jours à être effectuée. De plus, comme le montre le schéma ci-dessous, le système d’envois de fonds traditionnels repose sur un réseau bancaire, ce qui exclut de facto les populations non-bancarisées. 

La littérature scientifique sur le sujet :

Les deux études portent sur l’utilisation des crypto-monnaies comme moyen pour des envois de fonds 

https://www.oecd-ilibrary.org/development/can-blockchain-technology-reduce-the-cost-of-remittances_d4d6ac8f-en 

https://op.europa.eu/en/publication-detail/-/publication/e8522b8a-fdbf-11e8-a96d-01aa75ed71a1/language-en 

Notre proposition

L’association souhaite s’associer à un laboratoire de recherche académique et monter un programme de recherche / action sur la problématique suivante : “comment envoyer son propre argent à l’étranger sans se faire tondre au passage”. Autrement dit, l’Objectif de développement durable 10.c qui fixe une commission de 3% maximum pourrait être atteint bien avant 2030, avec une commission autour de 1% plafonnée à 1,5%. Aujourd’hui, les travailleurs migrants payent officiellement entre 9 et 11%, en réalité parfois jusqu’à 20 % pour uniquement faire un transfert d’argent !

sur “les transferts de fonds transfrontaliers, les envois d’argent des travailleurs migrants vers leurs familles restées au pays”. Une information documentée et gratuite, accessible à tous une approche neutre et plurimédia gratuite, documentée dite “Ateliers Remittance” / d'abord à Bagnolet en ville pilote puis dans le département du 93, puis à plus grande échelle pour expliquer à ceux intéressés comment faire et étudier/comprendre comment ces personnes s'en emparent (ou pas).

On explique comment cela fonctionne (Ligthening Network/protocole Taro ?), comment faire et les gens le font eux-mêmes. Même si nous sommes un pays fortement bancarisé, nous n'avons pas les mêmes problématiques que ces travailleurs migrants ou ces personnes qui aident leur familles à l'étranger. Vu que ces "how to" et ateliers existent en RDC, au Brésil, en Centrafrique, pourquoi ne pas faire ça ici ?

//Notre idée : Monter un programme de recherche/action sur les remittances (les envois de fonds correspondant à la part des revenus gagnés à l’étranger que les migrants rapatrient chez eux) sur le Lightning Network, et tous les autres protocoles blockchain comme les stable coin et tous les altcoins. Aujourd'hui, à l'échelle mondiale, c'est 544 milliards de dollars, trois fois le montant total de l'aide humanitaire, ponctionné à 9% par des intermédiaires financiers (banque, western union, money gram, etc.). C'est une cible de l'Objectif de développement durable 10 qui vise précisément à faire baisser le coût de ces transferts d'argent, à 3%, qui augmente d'ailleurs selon le pays où l'argent est envoyé. Plus on est pauvre plus ça coute cher.

Dans le cadre de l'Association et de cet ANR, nous souhaiterions mettre en place des "Ateliers Remittance", d'abord à Bagnolet puis dans le département du 93, pour expliquer à ceux intéressés comment faire et étudier/comprendre comment ces personnes s'en emparent (ou pas). On explique comment cela fonctionne (Ligthening Network/protocole Taro ?), comment faire et les gens le font eux-mêmes. Même si nous sommes un pays fortement bancarisé, nous n'avons pas les mêmes problématiques que ces travailleurs migrants ou ces personnes qui aident leur familles à l'étranger. Vu que ces "how to" et ateliers existent en RDC, au Brésil, en Centrafrique, pourquoi ne pas faire ça ici ?

Questions réseau scientifique

• est-ce que tu connais, en France, un labo de recherche tech (pas une chaire) qui s'intéresse aux Lightning Network ? j'ai échangé avec Acinq, il semble que non.
• est-ce que ça te semble réaliste/crédible d'imaginer ce projet d'éducation aux cryptos à des fins de remittances. J'imagine déjà les critiques des détracteurs (vous faites du blanchiment etc.)
• on pense au Lightning parce que ça nous paraît une évidence (pas cher, sécurisé, mondial) et éventuellement au protocole Taro mais on ne sait pas si ça fonctionne aujourd'hui. Cela "résout" la question de la conversion de monnaie qui rassure quand même pas mal sur ce type de service.

Toutefois vois-tu d'autres passerelles Fiat/Crypto qui peut-être feraient moins peur ? Les USDT, CELO etc. ? tu penses quoi de ces projets ?

Sources / doc : 

• Coinbase Launches Crypto Remittance Pilot for Mexico https://blockworks.co/coinbase-launches-crypto-remittance-pilot-for-mexico/
• Western Union Trademark Filings Signal Crypto, Web3 Exploration https://blockworks.co/western-union-trademark-filings-signal-crypto-web3-exploration/
• Les transferts d'argent révolutionnent l'accès aux services financiers dans le monde entier Chronique de José Cabral RIA Money Transfer https://www.journaldunet.com/economie/finance/1513409-les-transferts-d-argent-revolutionnent-l-acces-aux-services-financiers-dans-le-monde-entier/ 
• Comparez les services de transfert d'argent international pour éviter les frais cachés https://www.monito.com/fr
• Justin Lock : « A partir du Cameroun, nous allons gagner l’Afrique avec Kamix » https://www.digitalbusiness.africa/justin-lock-a-partir-du-cameroun-nous-allons-gagner-lafrique-avec-kamix/ 
• Cryptopolitan Binance https://www.binance.com/en/feed/post/145041