Manifesto
Bitcoin est un système monétaire universel. C'est de l'argent liquide, comme des pièces et des billets, mais au format numérique. Cet argent, détenu en propre est échangeable de la main à la main, en face à face ou à distance. Le système est ouvert, neutre, apolitique, accessible à quiconque sur la planète, sans condition de nationalité ni de connectivité au réseau Internet. Il est tout à la fois très différent de l'argent dette qui fonde le système monétaire international et un formidable outil d'inclusion financière pour les 1,7 milliards de personnes qui en sont exclus.
Il n'y a pas Bitcoin d'un côté et les blockchains de l'autre. En revanche, il y a les blockchains publiques d'un côté et les blockchains privées de l'autre. Elles sont tout à la fois le vecteur d'une émancipation monétaire totalement inédite, notamment dans les pays les moins bancarisés, ou l'instrument d'une surveillance généralisée tout aussi singulière. Parler de blockchains privées est un oxymore car elles répliquent un modèle de gouvernance centralisée, a contrario de l'innovation fondamentale des monnaies de pair-à-pair dont l'architecture technique et le fonctionnement pratique sont par nature décentralisés.
Quels sont les quatre grands usages que permettent les blockchains publiques ? (1) Échanger en pair à pair de la valeur, détenue en propre (2) Tenir un registre infalsifiable et transparent (3) Programmer des contrats dits automatiques (4) Bénéficier d’une identité numérique décentralisée, chacun de ces usages pouvant être combiné avec les autres.
Certains pensent que l'impact environnemental de Bitcoin est peu cher payé comparé à son impact social, et en tout cas bien inférieur à celui du système monétaire international. Certains estiment également que dans un avenir proche, le minage de bitcoin n'utilisera que des énergies renouvelables, non pas par conscience écologique, mais par opportunisme économique, parce que les mineurs de Bitcoin recherchent l'électricité la moins coûteuse au monde, qui s'avère aujourd'hui être renouvelable.
Des dizaines de millers de services se réclamant du "Web 3" émergent depuis 2013, au delà de Bitcoin, et dont certains s'inscrivent, de par leur activité, dans la poursuite d'un ou plusieurs Objectifs de développement durable au sens des Nations Unies.
La question qui anime les membres de l'association Blockchain for Good depuis 2018 reste inchangée : En quoi des projets à impact construits sur des blockchains publiques permettent-ils d’accélérer la réalisation des Objectifs du développement durable, et ce de façon significative et soutenable ? Sur quelles blockchains, selon quels Objectifs de développement durable (ODD) ? Dans quel but et comment ? Quels projets décentralisés passent à l'échelle ? Comment se mesure l'impact ?
Parce que les blockchains publiques recomposent de manière inédite les relations entre les gens et ce qu'ils s'échangent, et parce que les Objectifs de développement durable nous donnent une grille d'interprétation de l’état du monde, notre sujet de recherche porte sur leur intersection, blockchains et développement durable.
Si tu n'as rien compris à ce manifesto, nous t'invitons à regarder cette vidéo de 13 minutes sur Youtube, tournée à l’occasion d’un événement organisé par l’association à la Caisse des dépôts, ou encore à lire cet article, la blockchain, ça n'existe pas, ou encore à venir nous rencontrer lors de l'un de nos évènements à Paris.